Quand l'équipe d'Abdellatif Kechiche m'a contactée pour être "le pinceau" d'Emma, personnage incarné par Léa Seydoux dans son film, j'étais sidérée. Comment avait-il bien pû découvrir mon travail plastique, quasi invisible ?
J'ai accepté de relever ce défi. Je n'avais pas peint de grand formats depuis ma sortie d'études, 11 ans auparavent.
Je me suis immergée dans le plaisir de retrouver le geste ample de la peinture, la couleur, la matière et le nu féminin.
J'ai travaillé durant 1 mois et demi à une vingtaine de grands formats, sur la thématique de l'extase.

Si quelques-unes des toiles ont la chance d'exister à l'écran dans La vie d'Adèle, cette expérience fut surtout pour moi une renaissance à la peinture, qui attisa mon désir de ne pas laisser de nouveau mes pinceaux de côté trop longtemps.
J'ai eu des opportunités de présenter au public ces toiles ; or Quat'Sous Films n'a pas honoré son contrat avec moi et continue de me refuser l'accès aux toiles. Je suis profondément déçue de cette attitude, qui ne profite à personne...