Genèse du projet

 Célia Guibbert et Gwenaëlle Roué se rencontrent en 2001 via le CRAC de Lomme, où elles exerceront en tant que pédagogues seules ou en binôme. Toutes les deux spécialisées en aérien et passionnées du bidouillage plastique - et notamment du travail du textile - leurs recherches artistiques se retrouvent sur des points de convergences forts, tels que le rapport à la matière, aux images scéniques, à l'importance d'un univers esthétique et plastique au coeur de la création, le goût prononcé pour l'aspect chorégraphié des écritures corporelles, l'esprit burlesque tant que poétique.

Lors de leurs grossesses respectives, elles se sont choisies l'une l'autre pour reprendre leurs rôles, et travaillent régulièrement en collaboration pour des créations de costumes et de décors (R-Elementaire, Point de fuite et Les Weepapiers/ Cie Le Vent du Riatt, Ordinarium/Cie Méli Mélo).
Ces affinités naturelles et leur complicité se sont renforcées au fil de leurs expériences communes et aujourd'hui, l'envie de s'associer pour jouer ensemble s'impose.

Public

L'envie d'oeuvrer en direction des tout petits en tant qu'artistes de nouveau cirque était là chez chacune de nous depuis que nous sommes -et sommes à nouveau- mamans. Nous tisserons avec les petits portés acrobatiques, la manipulation et le théâtre d'objet, la musique, le chant et la couture, pour inventer un univers doux, drôle et poétique, riche sur le plan sensoriel, qui  stimule la curiosité et le plaisir des plus jeunes et de leur entourage.
Dans tous les cas, la technique sera abordée sous l'angle du métissage, du croisement, du détournement, pour laisser place au sens et aux images. Ainsi, l' accordéon intervient dans un cadre acrobatique, nous marions balle contact et  antipodisme, textile et théâtre d'objet, ou créons la surprise par des effets visuels « magiques » ...

Sujet

Nous souhaitions défendre d'idée de la rencontre, de l'ouverture à l’autre et à ses différences. Parce que ces premiers apprentissages sont le fondement de la société et se répètent tout au long de la vie, et qu'il est plus que jamais essentiel de le rappeler. Comprendre que "je" vis avec "toi", que "je" et "toi" sont différents mais qu'ils sont aussi "les mêmes", des frères humains qui grandissent et construisent un monde meilleur s'ils savent partager leurs richesses respectives. Donner à voir la différence de façon naïve (couleurs chaudes et couleurs froides, ronds et carrés ), ou un peu plus directe (nomadisme/sédentarisme, langage, habitudes "culturelles" ), nous permet de la ré-éclairer avec douceur, humour et bienveillance, et d'enraciner dans le cœur des plus jeunes la logique de a tolérance, de la curiosité et de l’amitié.

Principe scénographique

Parce que la petite enfance constitue un public très particulier et déjà diversifié en termes de réceptivité, il nous semble primordial d'associer ce spectacle court à un temps d'expérimentation sensorielle et physique pour le public.
Aussi, nous souhaitons que les éléments visuels du spectacle - accessoires, costumes, décor - soient  évolutifs, et qu'ils puissent exister de différentes manières au fil du spectacle.
L’ensemble de la scénographie se déploiera au fur et à mesure des découvertes des comédiennes, et qu'il s'étoffe jusqu'à proposer, une fois le spectacle terminé, un véritable tapis de jeu pour un parcours d'éveil mis à disposition des enfants.

Langage

 Dans cet univers visuel non réaliste, nous imaginons un langage où les mots, courts et peu nombreux, seront choisis pour leur musicalité, pour le plaisir qu'ils suscitent en bouche ou à l'oreille. Ils seront les vecteurs des intentions - intonations, comme pourraient l'être les onomatopées d'un langage non articulé. Ce « langage minimaliste » nous permettra d'intégrer chants et comptines sans rupture de genre.

 




credits photos Mélody Blocquel/ La Bicaudale